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Chargée de mission

Claire Gouelleu anime le réseau : elle guide et soutient les établissements de santé dans leur compagnonnage avec les structures culturelles et avec les artistes.

Sous la tutelle d'une double hiérarchie (DRAC et ARS), Claire Gouelleu décrit la liberté avec laquelle elle a, jusqu'à présent, travaillé : une carte blanche dans les limites de la convention qui lie les deux institutions régionales.

Depuis la réception de la note d'intention en janvier de chaque année jusqu'au dépôt de bilan en fin de saison, Claire accompagne, écoute, déconstruit, reformule, cadre, invente, valorise. Elle s'attache à ce que ses partenaires comprennent et mettent en oeuvre les enjeux du programme, à ce qu'ils trouvent un langage commun pour réaliser des objectifs communs. Elle veille à ce que la partie administrative du processus ne mine pas l'engagement des personnes responsables au sein des établissements mais ne cède rien sur les enjeux : pas de production d'oeuvres, pas de prestation de services, pas d'animation, pas d'art-thérapie. Elle parle de processus de travail et de geste artistique : on est à ce point de rencontre entre l'art et la santé où le patient est approché en tant que citoyen, dans sa dimension subjective, celle d'un individu pensant et sensible. La hauteur des enjeux est proportionnelle aux qualités expérimentales et adaptatives de l'art. L'équilibre à trouver est celui de la co-construction.

Car Claire ne travaille jamais seule : tout commence par des rencontres. Rencontre de la structure culturelle avec les artistes associés et avec l'établissement de santé (qui est déjà, à lui seul un environnement complexe : manières de faire sanitaires ou médico-sociales, spécificités de la patientèle, architecture des lieux, localisation de l'établissement sur le territoire et son rapport d'ouverture ou de fermeture à celui-ci, coups d'accélérateur ou coups de frein donnés par l'équipe devant un projet artistique et culturel). On comprend vite qu'au sein de la grande machine à soigner, il y ait des priorités temporelles et économiques : là où il est toujours urgent de ranimer la mécanique du corps, on ne voit pas bien pourquoi il faudrait en parallèle insuffler une autre sorte de souffle vital.

Alors, comment se comprendre, comment travailler ensemble ?

Comment accepter la prise de risques en milieu hospitalier ?

Comment engager les équipes au même titre que les patients ?

Comment accepter que ce que l'on va faire soit de l'ordre de l'imprévu, du non rentable et de l'improductif ?

Comment poursuivre, au-delà d'une saison, l'élaboration continue des projets artistiques et culturels ?

Pour ce qui est des structures culturelles associées, l'action culturelle fait partie de leur cahier des charges. Il est requis par les tutelles (état, région, département, commune, intercommunalité). C'est une mission de développement qui vise à favoriser le lien entre les publics et l'oeuvre d'art. Généralement conçue en trois temps, cette mission est l'objet du travail des chargés de relation publiques et des médiateurs culturels.

Le premier temps est celui de la sensibilisation :

On met en place d'une série d'actions pour toucher les publics dits « accompagnés », pour les aider à franchir le seuil d'un lieu de culture ou à s'approcher d'une œuvre d'art.

Il s'agit alors de trouver des relais au sein de groupes constitués et de leur proposer certaines clés pour comprendre une œuvre, lui être sensible.

Le second temps est un temps de formation et d'éducation artistique :

Aller voir des spectacles, faire des ateliers de pratique artistique, rencontrer des artistes avec les publics. Traverser le j'aime/j'aime pas et amener les publics à fabriquer leur propre sens, à construire leur propre réflexion. Qu'ils puissent dire : en tant qu'individu, l'art m'appartient.

Le troisième temps est celui de l'autonomisation :

On passe là d'une catégorie de public (« accompagné ») à une autre (« grand public »).

Ces publics viennent seuls, d'eux-mêmes. Catégorie diffuse, éparpillement d'individus, ils sont bien plus difficile à définir et à capter, plus difficile à toucher par une action culturelle.

Quand elle accompagne un établissement de santé, Claire Gouelleu rejoue ces trois étapes. À terme et dans l'idéal, ce qu'elle rassemble et noue (l'offre de lecture en milieu hospitalier, les jumelages des établissements de santé et des structures culturelles, les résidences artistiques et les ateliers de pratique artistique, le contact des publics avec les oeuvres), elle le laissera partir : l'enjeu est bien celui d'une autonomisation des établissements de santé en matière de politique artistique et culturelle, l'inscription d'un volet culturel à leur projet d'établissement, éventuellement conventionné pour trois ans avec la DRAC et l'ARS.

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