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Par-dessus l'hôpital réel

Partout où vont les hommes, ils y vont avec leur invisible, vaste filet tendu dans lequel se prennent les façons, les logiques, les rêves, certains morceaux du monde, des pans de nos histoires, les êtres auxquels on pense - fragments parfois inracommodables de ce qui nous constitue mais qui ne se voit pas.

Par dessus l’hôpital réel comme par-dessus tout le reste se dresse en plusieurs dimensions l'hôpital invisible, fabriqué par ceux qui le fréquentent.

J'ai eu la chance, samedi matin, d'apercevoir ce deuxième monde. Voici quelques indices tombés des têtes de Jean François, de Maggie, de Valérie, d'Élisabeth, d'Honorine : des personnages, des lieux, des mammifères :

En haut de la tête à la taille elle prend la couleur du ciel

La touffe de son sexe pointe en bas de l'image

Est-ce le ciel qui descend ou la terre qui monte dans ce corps imbibé de paysage

Comme point de contact la main sur le rocher

Les yeux fermés mais l'esprit ouvert

Son imaginaire vagabonde jusqu'à oublier l'existence

Un musée : il faut descendre une volée de marche pour arriver dans un espace humide et sombre d'où l'on entend les fleuves rouler au-dessus de nos têtes

Sydney (entre la ville et le jardin botanique)

Un espace qu'on appelle « derrière » (derrière la ferme)

Un bois, celui de l'enfance

Des arbres : marronniers, érable, noyer, les feuilles craquantes que l'on élimbe

Les membres de la famille sont les cochons, les vaches, les poules

Un dauphin, deux baleines (dans la gueule de l'une, dans le ventre de l'autre)

Une chouette effraie

On a finalement pas parlé de la morgue (faites moi penser à vous écrire quelque chose à ce sujet, tiré du livre de Yu Hua, La Chine en Dix Mots)


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