L'entrée
La voiture est garée sur le parking.
Au-dessus de nous le ciel est bleu marbré de nuages. Il brille un soleil clair et haut, type hiver. Après la sortie d'autoroute, nous avons simplement enchaîné quelques rond-points en milieu marécageux (assaini) avant d'arriver sur site : au fond, le centre hospitalier du coin, au premier plan la clinique privée. Entre les deux, les travaux pour l'établissement post-cure, qui accueillera des patients issu à la fois du C.H. et de la clinique psychiatrique.
La voiture est garée sur le parking, parmi les autres voitures. À l'intérieur de l'une d'entre elles, un couple reste au chaud. La femme s'est rapprochée de l'homme et empiète sur le siège du conducteur. Même au loin et à travers le pare-brise, il me semble qu'ils se disent des choses importantes et intimes. Adieux, retrouvailles, commentaires sur l'être que l'on vient de quitter ou sur celui que l'on va rejoindre, à la clinique ? Je passe mon chemin.
À l'entrée de l'unique bâtiment (moderne, noir, blanc, lisse, plat, en verre), je lis : « Plan Blanc. Victimes à gauche, Médias à droite ». L'entrée est une double porte coulissante ronde, qui fait sas. Sur l'aile gauche, j'aperçois derrière une courte haie dégarnie la robe à fleur d'une patiente qui prend le soleil.
Sur le comptoir du hall d'accueil est posé un livre d'or. Merci à tout le personnel pour sa gentillesse et au plaisir de vous revoir mais surtout pas ici. Un homme s'approche d'une soignante. Il tient une petite boîte en bois, où il a pyrogravé un chat. C'est beau, hein. J'ai pas eu l'temps de l'finir. Comme je sors demain. J'le finirai p'têt' chez moi, au feutre. Je voulais faire des pattes de chat, là, sur le côté.
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