UNE SAISON HOSPITALIÈRE

Les possibilités d'avoir accès à des formes artistiques et culturelles au sein des établissements de santé se développent à partir du XVIIe siècle, d'abord via la lecture et le théâtre. On intègre petit à petit des bibliothèque au sein des établissements, on construit des salles de spectacle, on programme des séances de cinéma.

 

À partir des années 1980, l'État engage les hôpitaux à homogénéiser leur offre de lecture et le fonctionnement de leurs bibliothèques.

En 1981 : le rapport de Madame Geneviève Gallot propose la création de structures associatives régionales pour l'intervention d'artistes professionnels dans les établissements et pour sensibiliser les publics hospitalisés.

En 1985 : Madame Monique Chemiller-Gendreau écrit dans son rapport « culture et santé » : la santé n'est pas une donnée objective, mais un fait en grande partie culturel ".

 

Le 4 mai 1999, le Secrétaire d'État à la Santé et à l'Action Sociale et le Ministre de la Culture et de la Communication signent une convention qui définit une politique culturelle hospitalière et qui engage un processus de professionnalisation de la culture à l'hôpital.

Les DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) et les ARH (Agence Régionale de la Santé) signent des conventions. Les établissements de santé se jumellent aux structures culturelles alentours. On forme des responsables culturels au sein des établissements de santé, on y développe les bibliothèques.

 

En février 2001, les premières Rencontres Européennes de la Culture à l'Hôpital ont lieu à Strasbourg.

 

Le 10 janvier 2006, le Ministre de la Culture et de la Communication et le Ministre de la Santé et des Solidarités signent un protocole d'accords pour amplifier la place de la culture au sein des établissements de santé.

 

Le 6 mai 2010, le Ministre de la Santé et des Sports (Roselyne Bachelot) et Ministre de la Culture et de la Communication (Frédéric Mitterrand) signent la convention « Culture et Santé ». Ils confirment ce jour-là la politique de culture à l'hôpital dans le contexte de la nouvelle loi HPST (Hôpital Patients Santé Territoires), qui réorganise le système sanitaire français et voit l'ARH (Agence Régionale de l'Hospitalisation) devenir l'ARS (Agence Régionale de Santé).

 

Le programme « Culture et Santé » est fondé sur le volontariat : l'état indique des directions, il revient aux régions de s'emparer des textes et de les adapter aux spécificités de leurs territoires.

 

En 2007, lorsque la région Nord Pas-de-Calais instaure le partenariat entre DRAC et ARS, une dizaine d'établissements participent. Le processus initial est linéaire : les établissements de santé déposent leurs candidatures, la région leur alloue (ou non) une subvention qu'ils utilisent pour réaliser un projet d'art et de culture.

 

Pour aller plus loin dans le regard posé sur ces actions et dans leur mise en réseau, la DRAC et l'ARS créent en 2011 un poste de chargé de mission immédiatement pris en charge par Claire Gouelleu. Claire a une formation de médiatrice culturelle, elle a travaillé pour le Théâtre National de Bretagne à Rennes, pour La Rose des Vents et pour la Compagnie de l'Oiseau-Mouche à Roubaix. Son arrivée au programme « Culture et Santé » marque le début d'un accompagnement soutenu pour les établissements de santé, qu'ils soient publics, privés ou privés d'intérêt public (ESPIC). Elle met à leur service son expérience et sa précision : un savoir-faire en matière d'ingénierie culturelle, un goût pour le suivi sur le terrain.

Le nombre d'établissements participant au programme est multiplié par deux.

 

En 2014, la région Nord Pas-de-Calais élargit le programme « Culture et Santé » au domaine médico-social, à titre expérimental.

En 2014 également, ont eu lieu les premières Journées de Rencontre régionales : une réunion de 150 acteurs du champ de la santé et du champ de la culture, prolongées par deux demi-journées d'ateliers sur chacun des territoires de santé, pour toucher ceux qui ne pouvaient pas se déplacer.